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10/04/2017

LA FRANCE, L'EUROPE, LE MONDE (SUITE)

Deuxième texte

II L’Europe

Rappel des origines du projet européen

Le 25 mars prochain, je le rappelais en introduction à ce propos, nous allons fêter le soixantième anniversaire de l’adoption du traité de Rome.

Une fois de plus, nous nous devons de saluer la mémoire de ceux que l’on désigne à juste titre comme les pères fondateurs du projet européen. Il est à cet égard utile de citer des noms comme ceux de Robert Schuman, Jean Monnet, de Gasperi, parmi beaucoup d’autres qui ont œuvré à l’édification de ce qui fut dans un premier temps un marché commun, puis une union économique européenne avant de devenir l’Union européenne en 1992.

Ces hommes avaient compris au lendemain de la seconde guerre mondiale (faut-il encore parler de seconde guerre mondiale ou doit-on parler de deuxième guerre mondiale compte tenu du nombre de conflits mettant aux prises de très nombreuses nations et du terrorisme international qui se développe sur une large partie de notre planète ?) qu’il était absolument nécessaire de rapprocher les peuples d’Europe qui avaient été meurtris et victimes d’un nationalisme odieux et dévastateur.

Ces hommes étaient des visionnaires, des précurseurs. Ils étaient courageux et ont marqué leur temps par leur lucidité et leur volonté.

Ils ont été relayés ensuite par de grand Européens qui eux aussi partageaient leur vision et ont fait preuve  de beaucoup de volonté pour consolider cet édifice européen et rapprocher les peuples européens.

De nombreuses étapes ont été franchies. Des succès indiscutables ont été obtenus sur lesquels je ne reviendrai pas, tant ils sont présents dans nos mémoires.

Ces hommes, ces femmes, ont su dépasser leurs clivages politiques traditionnels, et c’est ce qui a fait leur force et donné du sens à la construction européenne.

Nous avons tous à l’esprit, en particulier, les noms de ces couples Valéry Giscard d’Estaing – Helmut Schmidt, François Mitterrand – Helmut Kolh, sans oublier des personnalités comme Madame Simone Veil ou Monsieur Jacques Delors.

Une zone euro a été créée avec une monnaie unique l’euro.

Le constat

Puis, avec l’effondrement du mur de Berlin et celui du bloc soviétique, c’est l’élargissement qui se fait de manière hâtive et sans avoir au préalable procédé à un nécessaire approfondissement de nos institutions communes et sans avoir opéré des choix fondamentaux pour favoriser l’émergence de cette monnaie unique, à savoir la définition d’une politique monétaire commune et une harmonisation fiscale et sociale afin d’assurer la cohérence de l’ensemble.

Au cours des vingt, vingt-cinq dernières années, la construction européenne s’est poursuivie. Elle a continué à progresser mais la dynamique initiale n’était plus vraiment au rendez-vous et elle a parfois donné l’impression d’avancer à reculons.

Elle a manqué d’audace. Elle a surtout manqué de grands leaders, de grandes voix.

C’est un ancien président du Mouvement européen, ancien député européen, M. Bourlanges, qui disait très justement en 2014, je rapporte ses propos de mémoire, peut-être ne sont-ils pas entièrement conformes à ceux qu’il avait tenus : « L’Europe a à sa tête des hommes qui ne croient pas à L’Europe. »

Je ne suis pas loin de partager cette opinion.

A l’évidence, la troisième génération de l’après-guerre, celle qui a suivi celle des fondateurs et des grands européens, n’a pas été à la hauteur et  s’est contentée de gérer la construction européenne sans vision et sans projet.

Le non français, puis hollandais, au traité constitutionnel en 2005  est sans doute la manifestation de défiance à l’égard du projet de construction européenne qui a mis en évidence le peu d’appétence des européens  pour la continuation du processus engagé au lendemain de la guerre.

C’est ainsi que les peuples se sont éloignés peu à peu de ce projet, de ce grand dessein qui a marqué la seconde partie du vingtième siècle.

Plusieurs facteurs expliquent, à défaut de justifier, cet état de fait :

En premier lieu, comme il vient d’être dit :

L’absence de leaders ;

L’absence de vision, de projet ;

L’absence de volonté politique ;

Un déficit de pédagogie face à une montée en puissance des démagogues de toutes sortes qui n’ont cessé de distiller les ferments de la discorde et de la division ;

Une absence de prise en compte du sentiment d’insécurité largement répandu chez nombre d’Européens, sentiment aggravé par l’apparition, puis le développement du terrorisme, des flux migratoires mal contrôlés, une mauvaise gestion de la crise des réfugiés, Mme Merkel ne s’étant pas concertée notamment avec les autres membres de l’Union au cours de l’été 2015.

Un projet qui a trop peu fait appel au cours de la période la plus récente, mais le phénomène remonte déjà, il faut le reconnaître, à plusieurs années à l’esprit civique européen, à l’idée d’une citoyenneté européenne et à un esprit de solidarité entre les peuples d’Europe.

La disparition de la référence aux symboles de l’Union européenne dans le traité dit simplifié est à cet égard révélateur  d’un état d’esprit et le RCE avait en son temps émis une critique sans être bien évidemment entendu.

L’Europe, l’Union est ainsi, au fil du temps, apparue davantage comme un ensemble commercial, un lieu d’échanges, une zone de libre échange, mais pas assez comme une puissance véritable en devenir.

L’Europe, dans l’esprit des peuples, après avoir été saluée comme une immense espérance et perçue comme un ensemble de nations unies dans la diversité a fini par donner l’image d’une Europe lointaine, tatillonne, technocratique

 Cette perception a été favorisée et accentuée par nombre de ses dirigeants et reconnaissons-le par des hommes politiques qui une fois encore parlaient d’Europe mais n’étaient pas d’authentiques européens et avaient et ont encore une fâcheuse tendance à rejeter la responsabilité de leurs échecs et insuffisances sur Bruxelles, autrement dit sur la Commission, sur l’Union.

C’est ainsi que peut à peu le nombre des eurosceptiques a progressé à travers plusieurs pays européens alors que dans le même temps les europhobes n’ont cessé de marquer des points et d’œuvrer au détricotage de l’Union.

Les souverainistes haussent le ton et par des slogans évidemment simplistes mais ô combien ravageurs, ils arrivent aujourd’hui même à se hisser aux portes du pouvoir, quand ils n’y sont pas déjà.

En Pologne, le parti ultra conservateur Droit et justice (PIS) dispose d’une majorité absolue au Parlement depuis sa victoire aux élections législatives d’octobre 2015.

Le gouvernement du PIS, en dépit de nombreuses manifestations de l’opposition reste cependant populaire.

En Hongrie, le Jobbik, parti d’extrême droite, tente actuellement certes de se « dédiaboliser » en ne réclamant plus une sortie de l’Union européenne et en se déclarant être ni de droite, ni de gauche. Pour autant, cette force apparaît comme étant l’une des plus radicales d’Europe. Elle constitue la deuxième force politique du pays.

On rappelle qu’il est le fondateur d’une milice « La garde hongroise » qui a semé la terreur dans les ghettos roms.

Orban, lui-même, mène une politique très droitière et très peu pro européenne.

Les pays du groupe de Visegrad, dans leur ensemble  ne se montrent pas particulièrement coopératifs et attachés vraiment à la construction européenne.

Au sein de plusieurs pays de l’Europe de l’Ouest, des forces politiques mettent en avant des thèses souverainistes avec plus ou moins de succès mais elles progressent chaque jour un peu plus avec en toile de fond la crise migratoire, l’amalgame savamment entretenu fait avec le douloureux problème des réfugiés et nous assistons à des dérives xénophobes.

Le Brexit est en marche, sans aucun jeu de mot. L’article 50 du traité vient d’être activé. M. Farage et quelques autres ont ainsi gagné leur pari lors du référendum britannique de juin dernier.

En Allemagne, aux Pays-bas, notamment, d’autres forces franchement souverainistes s’affirment et troublent le jeu politique non seulement au sein de ces pays, mais aussi au sein de l’Union dans son ensemble car si l’on a pu observer pendant assez longtemps des divergences profondes au sein de l’Union à Vingt-huit, désormais, c’est au cœur même du groupe des pays fondateurs, du premier noyau en quelque sorte, que l’on trouve des adversaires résolus au projet de construction européenne.

Aujourd’hui même, on vote aux Pays-Bas et un homme d’extrême droite  comme Geert Wilders qui fédère, dit-on, les frustrations des Néerlandais, est en passe d’enregistrer de nouveaux progrès.

Nous assistons dans le même temps à des tentatives de balkanisation de l’Europe.

Ainsi, le Brexit relance les velléités d’indépendance de l’Ecosse.

La Belgique est périodiquement et de façon récurrente traversée elle aussi par des velléités de scissions entre Wallons et Flamands. La Catalogne en Espagne, le Pays Basque, l’Italie du Nord sont également traversés par des tendances du même ordre.

Le détricotage est à l’œuvre et l’idée d’un retour au concept de l’Europe des nations se développe avec pour perspective la réhabilitation du nationalisme dans un temps où les risques de guerre s’accentuent.

Souvenons-nous à cet égard de la phrase célèbre de François Mitterrand, souvent reprise : « Le nationalisme, c’est la guerre. »

A suivre

 

04/03/2017

REFONDONS NOS INSTITUTIONS

COMMUNIQUE DU RCE

 

 RAPPEL

 

           

FM 100.7

 

http://frequenceprotestante.com

 

Ce soir, samedi 4 mars 2017 à 21 heures :

 

Programme « Le Rendez-vous », animé par Anne Vial

 

Anne Vial recevra Gérard-David Desrameaux, président du Rassemblement Civique pour l’Europe (RCE) qui commentera son dernier livre Refondons nos institutions, d’une monarchie républicaine à une démocratie républicaine, paru aux éditions Lanore

 

http://rce-europe.hautetfort.com

27/01/2017

COMMUNIQUE DU RASSEMBLEMENT CIVIQUE POUR L'EUROPE (RCE)

 

L’Europe a été violemment interpellée par le nouveau président des Etats-Unis qui se croit autorisé à tenir des propos indignes de la part d’un homme qui accède aux plus hautes responsabilités à la tête d’une grande démocratie qui a été et se doit de demeurer l’alliée des peuples d’Europe.

Cette interpellation a été hélas rendue possible parce que l’Europe montre aujourd’hui ses divisions et que ses dirigeants n’ont pas su donner le jour à un grand projet qui fasse de l’Europe, en tout état de cause d’une partie de celle-ci, c’est-à-dire des Etats les plus motivés, pour l’essentiel les Etats fondateurs de l’Union et de quelques autres, un partenaire politique respecté et reconnu sur la scène du monde.

Aujourd’hui, le Brexit, l’accès aux responsabilités de Donald Trump, la montée en puissance ici et là de populismes et des velléités de radicalisations de toutes sortes appellent une réponse forte et sans ambiguïté : l’émergence d’une Europe puissance dotée des instruments de la souveraineté

Cela implique, au-delà de l’existence d’un marché commun et d’une monnaie unique au sein de la zone euro, d’aller vers une plus grande harmonisation de nos politiques économiques, fiscales et sociales ainsi qu’en matière de politique étrangère. Cela implique aussi, et c’est fondamental, un renforcement et une mutualisation de nos moyens de défense et de sécurité tant au plan intérieur qu’extérieur et l’ébauche d’une véritable politique européenne de défense en étroite coopération et concertation avec la Grande-Bretagne qui doit, à cet égard notamment, demeurer notre partenaire privilégié.